Cela fait un an que les Français ont élu (à tort ?) notre président de la république avec 53% des suffrages.
Un an après, peut-on faire un bilan ?
Pour la cinquième année consécutive, la Ligue des droits de l’Homme publie le mercredi 7 mai son rapport sur «L’état des droits de l’homme en France». En six chapitres précis et documentés, les militants de la LDH y dressent un tableau particulièrement alarmant des atteintes aux libertés et aux droits sociaux par la «République selon Sarkozy», alors que le Président fête son premier anniversaire à l’Elysée. En exclusivité pour Libération, ils ont rédigé la synthèse de leur travail et livrent leurs conclusions.
Une démocratie exemplaire ? «Rupture»… avec les valeurs républicaines
On peut rompre avec tous et avec tout, sauf avec sa propre politique: les "lois Sarkozy" du précédent quinquennat sont toujours là. Pourtant, le 6 mai 2007 a constitué un saut qualitatif dans la forme du politique, comme sur nombre de points fondamentaux. L’Etat est désormais géré comme une entreprise personnelle par un "président-Soleil", dans une ambiance jet-set décomplexée. Le présidentialisme a muté en "monarchie élective", à laquelle aucune institution ne résiste : ni le gouvernement de "collaborateurs" à faire noter par un cabinet privé, ni le Parlement paraphant sa dose hebdomadaire de "réformes" ficelées, ni la justice dont la ministre explique qu’elle est rendue "au nom de la légitimité suprême des Français qui ont élu Nicolas Sarkozy pour restaurer l’autorité". "Ainsi veut le roi, ainsi veut la loi" ? Et le peuple français se réduit-il à la majorité présidentielle ? Rupture, oui, dans la désinstitutionnalisation du pouvoir, l’autoritarisme personnalisé et la privatisation du politique. Rupture, au bout du compte, avec les valeurs républicaines.»
Un an après le premier tour de la présidentielle, six Français sur dix estiment que la politique du président Sarkozy est "plutôt un échec", selon un sondage Viavoice paru ce lundi dans "Libération".
Une forte majorité de Français (59%) considèrent que la première année du quinquennat de Nicolas Sarkozy a été "plutôt un échec", selon un sondage d'un nouvel institut, Viavoice, paru ce lundi dans le quotidien Libération. 20% sont d'un avis inverse et 19% ont répondu "ni l'un ni l'autre". Enfin, 2% ne se sont pas prononcés (NSP).
Les deux thèmes jugés le plus négativement sont la "médiatisation" du chef de l'Etat (67% plutôt insatisfaits, 26% plutôt satisfaits, 7% NSP) et "les résultats obtenus" (67% plutôt insatisfaits, 25% d'un avis inverse, 8% NSP). Le "style personnel" du président suscite 54% de désapprobation et 34% de satisfaction (12% NSP). 51% jugent défavorablement la "gestion de la majorité" par Nicolas Sarkozy, 35% se disant plutôt satisfaits et 14% NSP.
Ses "orientations politiques" sont désapprouvées par 55%, approuvées par 35% (10% NSP).
La défiscalisation des heures supplémentaires est la mesure qui recueille le plus d'avis favorables (plutôt un succès pour 48%, plutôt un échec pour 40%, 12% NSP). Il en est de même de deux éléments de politique étrangère: amélioration des relations avec les Etats-Unis (46% y voient un succès, 37% un échec, 17% NSP) et relance de l'Union européenne (43% succès, 34% échec, 23% NSP).
Toutes les autres mesures soumises par Viavoice sont vues majoritairement comme un échec: revente des RTT à son employeur (échec pour 45%, succès 39%, 16% NSP), Grenelle de l'Environnement (43% échec, 37% succès, 20% NSP), efforts pour libérer Ingrid Betancourt (échec 53%, 37% succès, 10% NSP). Idem pour la suppression des régimes spéciaux de retraite (54% échec, 35% succès, 11% NSP), la réduction du nombre de fonctionnaires (53% échec, 35% succès, 12% NSP) la réforme des contrats de travail (5O% échec, 28% succès, 22% NSP) et le paquet fiscal (54% échec, 21% succès, 25 NSP).
Bref, de quoi un peu révéler publiquement ce qu'il se passe. Car j'ai comme l'impression que certains essayent souvent d'étouffer l'affaire.